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Le cyclisme gabonais a toujours du pain sur la planche


Publié le 25 janvier 2014 par La rédaction de Sport241 Mis à jour : 25 janvier 2014 à 18h52min
© D.R./SPORT241
Le cyclisme gabonais a toujours du pain sur la planche

Alors que cette Tropicale Amissa Bongo a vu trois coureurs africains se mettre en évidence (victoire finale de Berhane, victoires d’étape d’un autre Érythréen, Okubamariam, et d’un Rwandais, Uwizeyimana), le Gabon ne s’est guère montré avec ses six coureurs.

L’entraîneur français Stéphane Demarre n’est, il est vrai, à la tête de la sélection nationale que depuis le 31 décembre dernier. « Pour des étrennes, elles étaient spéciales, sourit-il. Je n’ai donc eu qu’une quinzaine de jours pour préparer ce rendez-vous et on ne pouvait pas faire de miracle. Tout reste à faire et il faut nous donner les moyens. »

Demarre songe d’abord au matériel. Certes, certains coureurs ont à leur disposition ce qui se fait de mieux, à l’instar de ces BMC avec changement de vitesse électrique. « Mais cela sert à quoi si on n’a pas les pièces de rechange, se demande Demarre, et s’il n’y a aucun importateur digne de ce nom au Gabon ? Ici, aucun jeune ne peut s’offrir le matériel et c’est dans cette direction-là qu’il faut travailler… Le potentiel, il est là, j’en reste persuadé, notamment avec quelques gaillards capables de se montrer au sprint. Et puis, l’Afrique souffre d’un calendrier endémique, il n’y a pas suffisamment d’épreuves sur le continent, or, c’est la compétition qui reste le nerf de la guerre. »

Le Français aimerait donc qu’on lui fasse crédit sur un plus long terme, le temps de mettre toute une structure en place.

C’est aussi le discours tenu par la kiné de l’équipe. Une personnalité que cette Armelia Azogoua Akendengué… qui préfère qu’on l’appelle Fine. « J’ai fait du cyclisme et j’ai été plusieurs fois championne du Gabon, dit-elle. Mais, ici, d’abord pour m’imposer comme kiné ou masseuse, ce ne fut pas simple. On ne voulait pas de moi à la fédé parce que j’étais une femme. Et puis, je me suis imposée… car je sais où un cycliste peut avoir mal après une course. À tel point que je suis obligée de chronométrer désormais mes séances. »

Fine estime que la fédération a encore du chemin à faire, ne serait-ce que pour arriver au niveau du Rwanda ou de l’Érythrée, en constants progrès. Elle aimerait aussi venir voir ce qui se fait en Europe au niveau de la préparation ou de la récupération. La balle est donc dans le camp du politique.

« Avant, les cyclistes gabonais étaient déjà lâchés après dix kms, explique Nazaire Embinga, le président de la fédé gabonaise. Ce ne fut pas le cas sur cette Tropicale, c’est déjà cela. Le Rwanda a énormément travaillé. Il possède un centre de formation. Ici, avec Stéphane Demarre, on va se donner les moyens, avec le ministère des Sports, de former des jeunes cyclistes. »

Source : lavenir.net


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